Voici le blog d'Elodie et Benoît, partis voir ce qu'il se passe de l'autre côté de notre cher globe. Donc direction longitude 180°, pour un périple autour du Pacifique, du Japon à l'Amérique du Sud.



samedi 30 octobre 2010

Dernière étape

Nous y voilà. Rio, la capitale informelle du Brésil, le pays de la samba, du kéké bronzé en maillot à Copacabana, et... notre toute dernière étape avant l'Europe.

Nous n'y avons passé que deux jours à peine, bien trop peu pour cerner cette ville immense qui s'étend entre pains de sucre couverts de jungle et plage de sable blanc.


Bien sûr, il fallait sacrifier à un tour jusqu'au sommet du Corcovado, et un autre jusqu'à la plage de Copacabana. Ok pour l'aspect paradisiaque de cette ville à la plage qui a fait chanter tous les Dario Moreno de la planète.



Mais derrière, il y a pêle-mêle les avenues gorgées de voitures, les favelas qui s'accrochent en grappes aux pentes des collines, les délicieux jus de fruits achetés dans la rue et les gardes municipaux armés de M-16. Un monde qu'on n'a vu que trop rapidement, ou depuis les vitres sales du bus pour l'aéroport.




La ville semble garder tout à la fois un peu de son orgueil de capitale de l'empire portugais (à la place de Lisbonne, quoique brièvement), son charme luxueux des années 50, sa vitalité, sa pauvreté et sa violence. Nous n'avons qu'entre-aperçu Rio et ses extrêmes, mais l'endroit donne envie de revenir.

Retour en France. Avant de redevenir français pour de bon, nous gardons un peu de l'ambiance des voyages en flânant au milieu des touristes, par un jour d'automne à Paris.



La boucle est bouclée. Quand est-ce qu'on repart, au fait ?

lundi 25 octobre 2010

Chutes d'Iguaçu

Le "ç" remplace le "z", et le Brésil remplace l'Argentine. Le côté brésilien compte peu de chutes, mais depuis le sentier (bétonné, on est au Brésil, tout de même), le regard embrasse le grand rideau blanc de cascades argentines.



Au loin, au milieu des immenses rochers, les petits points clairs des touristes se faisant rincer par les embruns, ou plus bas, les zodiacs remontant un bout du Rio Iguazu pour permettre auxdits touristes de se faire rincer encore plus efficacement, directement au pied des chutes. ;-)


Comme de l'autre côté, les buissons regorgent de vie. Nos papillons sont toujours là, un peu moins vifs seulement (il faisait plus froid), et nos lézards ont perdus leurs pattes.




Petit à petit nous approchons de la Gorge du Diable. Une passerelle court sur le bord d'un grand replat jusqu'à surplomber le cours principal tout au fond.


Les arbres ne poussent plus guère sur les falaises, et à part un peu d'herbe fouettée par l'eau, seules restent la pierre mouillée et noire, et les nuées de la rivière pulvérisée...


... et nous, de plus en plus mouillés.


Le paysage semble être en noir et blanc. Tout au fond, l'arc de la Garganta del Diablo est une estampe qui se perd dans la brume d'eau.



Adiós Iguazu, il est temps de rentrer à Rio pour de bon. A 1000 km d'ici et à peine 3 jours de temps, nous attend notre avion pour la France. Que le temps passe vite...


Une vidéo en supplément

Les chutes de la Gorge du Diable en live




En bonus du bonus, une photo prise par Matthieu et Cyrielle, que nous avons rencontrés à Puerto Iguazu, et qui ont bravé des hectolitres d'embruns pour faire un tour en zodiac presque sous les chutes. Un grand merci à eux pour la photo.


Chutes d'Iguazu

Nous voulions faire une escale au Parc National de Cerro Cora, mais une pluie féroce nous a fait filer directement jusqu'à Ciudad del Este, à la frontière paraguayenno-brésilianno-argentine.

Il n'empêche, le Paraguay nous a laissé une excellente impression. Peu de sites précis à voir, mais une population d'une immense gentillesse, à l'écart du tourisme de masse, et qui gagne à être patiemment découverte. Il faudra donc y retourner... ce n'est jamais que le septième pays pour lequel on dit ça, après tout...

De Ciudad del Este, espèce de grosse cité duty-free, nous sautons directement par-dessus la ville brésilienne de Foz do Iguaçu vers Puerto Iguazu en Argentine. Promis, ce n'est pas uniquement pour collectionner les tampons sur le passeport ; non, c'est surtout parce que la rive argentine du Rio Iguazu offre une vue magnifique sur l'une des plus belles chutes d'eau de la planète : les chutes d'Iguazu, dans le parc du même nom.

L'entrée du parc et sa file d'attente rappellent désagréablement Disneyland. Pourtant la mauvaise impression est de courte durée. Le chemin serpente dans une jungle magnifique, sur lequel cabotinent coatis, singes capucins, lézards et varans. Autant pour la faune sauvage et indomptée... mais ça fait de jolies photos.



Et bien sûr les chutes, que l'on entend avant de les voir.


Un mur de chutes fumantes se déploie devant nous. C'est immense, tonitruant et très humide. Les îlots de jungle mouillée par les embruns étincellent au soleil.



Un myriade de papillons semblent en profiter pour venir se rafraîchir (en l'occurrence sur le bord des rails du petit train touristique du parc).


Oui, ce sont bien des ailes de papillon (ci-dessous).



Nous gardions le meilleur pour la fin : le bras principal du Rio Iguazu se précipite dans une fosse en fer à cheval : la Garganta del Diablo (la gorge du diable), fumante d'embruns et ornée d'arcs-en-ciel.



Demain, nous irons aux chutes d'Iguaçu. Un petit changement de pays, et petit changement d'orthographe : nous repassons au Brésil pour observer les cataratas de l'autre côté. A suivre donc...

jeudi 21 octobre 2010

Rio Express, 2ème partie

Un message rapide pour vous dire que nous avons mis à profit un WiFi inespéré et mis-à-jour les galeries de photos de Picasa.

Le Rio Express avance puisque nous sommes au Brésil, dans le Mato Grosso do Sul pour être exact. C'est déjà un bon début... sauf que nous passons au Paraguay dès demain et virons cap au Sud pour faire un détour vers les somptueuses chutes d'Iguazu à la frontière Brésil-Argentine-Paraguay. Le Paraguay, ce pays dont personne ne parle jamais, a pour lui le charme du mystère, et surtout le charme d'un joli raccourci. Nous en saurons plus d'ici quelques jours.

Résumé du trajet depuis que nous avons laissé les crocos de la pampa : depuis Rurrenabaque, nous avons rejoint Trinidad en mini-bus à la limite du bassin amazonien. La route nous inquiétait un peu car elle est souvent coupée en cas de pluie, et la saison humide approche. En fait, tout s'est bien passé, avec seulement une crevaison et un changement de véhicule parce que les boulons de la nouvelle roue menaçaient ruine. La Bolivie quoi ^^

Neuf heures plus tard, nous sautons dans un bus de nuit, pour enchaîner neuf nouvelles heures jusqu'à Santa Cruz. Santa Cruz est la deuxième plus grande ville de Bolivie : moderne, peu touristique et peuplée de boliviens stressés bien moins sympa que jusqu'alors. A cela, il faut ajouter un chaqueo, c'est-à-dire la fumée provoquée par les brûlis et les incendies de forêts volontaires dans le bassin amazonien, particulièrement tenace.

Deux bonnes raisons pour s'évader trois jours vers la cordillère orientale, à Samaipata, juste à côté d'un grand site pre-inca : El Fuerte. A peine à 120 km de Santa Cruz la tropicale, nous trouvons un climat quasi-méditerranéen, et une grosse poignée d'expatriés européens qui y tiennent boutique. Une boulangerie française, la rana (grenouille), un débit de bière allemand (Bistro Baden) : les clichés ont la part belle.



Quant à El Fuerte, c'est un immense monolithe aménagé à coups de burin en centre cérémoniel, le plus grand du monde (200 x 60m). Impressionnant, et décevant à la fois de ne pas pouvoir approcher vraiment les symboles incas et pre-inca gravés dans la roche.


Revenus à Santa Cruz, nous faisons nos adieux à la Bolivie et partons en train vers la frontière : 20h pour faire les 600km jusqu'au Brésil à travers le semi-désert du Chaco. Oui oui, ça fait bien du 30km/h de moyenne...



A partir de là, nous entrons au Brésil. Le joyau du Pantanal tout d'abord, immense plaine alluviale, inondée à chaque saison des pluies, et bourrée d'animaux.


Au-delà, le plateau du Mato Grosso qu'on aimerait oublier, avec ses monocultures de canne et d'OGM à perte de vue et la fumée noire des raffineries de sucre. Enfin Campo Grande (7h de bus, capitale régionale sans grand intérêt), et la frontière paraguayenne (5h30 de bus), où nous nous trouvons.

Le Brésil est un autre monde : immense, bien plus moderne, bien plus cher aussi, et non hispanophone. Malgré notre vocabulaire limité à 5 mots de portugais mal prononcés, les habitants sont incroyablement ouverts et amicaux. Promis, après le Paraguay, on y retourne.

mardi 12 octobre 2010

Elo & Ben of the pampa

Après la jungle, la pampa est prévue pour le lendemain. Le temps d'essuyer un orage nocturne (la saison des pluies se rapproche ; nous étions heureux de ne plus être sous une simple moustiquaire au fond de la selva), et nous voilà partis pour la réserve de Yacuna à 150 km et 4 heures de jeep de Rurrenabaque. Puis nous grimpons à nouveau dans une barque qui sera notre moyen de locomotion pour les 3 jours.


Le lieu est plus facile à visiter, et bien plus touristique, que la selva. Mais la faune est effectivement partout sous nos yeux, sauvage et magnifique.


A la saison sèche, les animaux délaissent la plaine aride pour se grouper autour des rivères, qui débordent littéralement d'alligators bronzant paresseusement au soleil, de capibaras (le plus gros rongeur au monde), de tortues, de singes et d'oiseaux.



Tortues qui optimisent l'espace de séchage au soleil.




Mais qui dit saison sèche dit peu de profondeur d'eau, et il faut parfois débarquer à côté des crocos (très placides, tout de même) pour pousser. Vous noterez que seuls les gars sont dans l'eau. Certains clichés ont la vie dure...


Chaque matin les cahutes où nous dormons sont assaillies de petits singes-écureuils (première photo) et singes-capucins-voleurs-de-pot-de-beurre. Sans compter les singes hurleurs, qui portent particulièrement bien leur nom vers 5h du matin.




A noter aussi : un des magnifiques toucans qui se nourrisent dans les arbres au-dessus de nous a accepté de se laisser photographier.


Une balade à pied dans la pampa nous a permis enfin de rencontrer un des seigneurs des lieux (malheureusement devenu aussi une attraction phare de tous les tours) : l'anaconda. Nous avons pu voir un spécimen de "seulement" 2 ou 3 mètres, mais les plus grands font 9 mètres. Magnifique.


Coup de gueule au passage (ça faisait longtemps) contre les £%$* de touristes à qui on dit de ne pas toucher les anacondas et qui le font tout de même : la peau des serpents absorbe facilement l'anti-moustiques dont ces crétins se sont forcément badigeonnés (les boutons de moustiques nuisent au bronzage, vous imaginez bien) ce qui peut tout simplement tuer l'animal. Mais non, il faut toucher (et gueuler aussi, mais les serpents n'ont pas d'oreilles, eux).

Pour le moment, nous sommes de retour à Rurrenabaque. La prochaine étape est Santa Cruz, soit 30 heures de bus sur la route dans le plus mauvais état de la Bolivie (dixit le Lonely Planet). Il se peut qu'on fasse le trajet en plusieurs étapes...