Voici le blog d'Elodie et Benoît, partis voir ce qu'il se passe de l'autre côté de notre cher globe. Donc direction longitude 180°, pour un périple autour du Pacifique, du Japon à l'Amérique du Sud.



mercredi 29 septembre 2010

Lauca - Sajama - La Paz

Résumé des épisodes précédents : nous étions au Chili et aux abois pour changer des bolivianos en pesos et prendre un tour dans le parc national Lauca, censé amplement valoir ce petit détour.

De Tupiza, nous avions pris le bus de nuit jusqu'à Oruro, notre première grande ville bolivienne. Nous nous étions encore fait avoir comme des bleus : un bus bolivien est un rendez-vous de courants d'air, et nous n'avions pas nos duvets sous la main pour endurer une nuit de voyage à 4000m d'altitude. On ne nous y reprendra plus.

Puis re-bus jusqu'à Putre, côté chilien. Enfin, jusqu'à Cruce Putre, le carrefour à 4 km du village où le bus -très en retard- nous avait déposé à 8h du soir. Un peu de stop improvisé et nous avons rejoint notre auberge en camiòn de chantier.

Le lendemain donc, lutte pour trouver des pesos. Moralité, il y a mieux que les banques : les magasins d'artisanat locaux. Muy bien, vamos pour le tour.


Le parc regorge d'animaux : vicuñas, guanacos (variante de vicuña également sauvage mais qui vit moins en altitude), llamas et alapacas (variante plus chochotte du llama, qui résiste mal au manque d'eau mais qui a une laine beaucoup moins rêche), auxquel il faut ajouter quelques suriz (ou nandus, sorte d'autruche andine) et des vizcachas (les gros lapins apathiques qui semblent squatter chaque infractuosité de rocher)



Nous passons au petit village de Parinacota (lagune aux flamands en ayamara).


Le clou est pour la fin : le cône parfait du volcan Parinacota (6350m à peu près) au-dessus du bleu des lagunes d'altitude.


Nous retournons en Bolivie, notre sympthique chauffeur nous laisse donc au point de contrôle où nous étions entrés au Chili. Ah oui, mais c'est compliqué les frontières ici : en fait, ce point d'entrée au Chili regroupe bien les douanes chiliennes et boliviennes, mais ne se charge que des entrées au Chili. L'entrée en Bolivie, c'est 12 km plus loin côté bolivien (avec là bas aussi des douanes chiliennes et boliviennes, j'espère que vous nous suivez toujours). Grosse nostalgie des frontières intra-européennes...

Après discussion avec les douaniers chiliens, ils acceptent de nous aider. Bref, nous rejoingnons l'autre côté en voiture de police. Donc voilà comment à notre liste de moyens de transport (avion, train, bateau, bus, taxi, 4x4, fourgonette, camion de chantier, scooter, vélo, chaussure) s'ajoute la voiture de flic.

Une heure et demi plus tard, nous arrivons à Sajama. Charmant petit village au milieu du parc national du même nom, et au pied du volcan toujours du même nom (qui a dit manque d'imagination ?). Charmant mais ouvert à tous les vents / tornades de poussière.


Au-dessus de nous, les 6500m du majestueux Sajama qui déroule ses glaciers. De l'autre côté, les silhouettes du Parinacota et du Pomerape. Entre l'immense plaine de touffes d'herbes. Nous passons la nuit chez l'habitant.


Notre objectif du lendemain est justement à 8km de l'autre côté : les geysers du parc Sajama. En fait de geysers, il faudrait plutôt parler d'une multitude de trous d'eau bouillante. Chaque trou est un puits d'eau bleutée (jusqu'à 3 ou 4 m de profondeur) coloré par les bactéries selon la température et par les minéraux. Comme en Nouvelle-Zélande, la Nature joue les artistes peintres.




Nous repartirons de Sajama le lendemain pour la Paz, où nous sommes toujours. L'arrivée depuis l'altiplano plonge dans le canyon où s'étend la capitale, avec pour toile de fond les Illimani (6400m). Grandiose.

vendredi 24 septembre 2010

Les joies du voyage...

Juste un mini-post pour vous dire que nous avons trouvé une connexion très valable, et nous avons pu uploader les autres photos de notre post sur le Lipez. Enjoy ! Idem, les albums Picasa sont à jour :)

Nous sommes pour le moment à Putre au Chili, à 60 km de la frontière bolivienne. Nous sommes arrivés hier dans l'idée de visiter le (très beau) Parc National Lauca... Sauf qu'il n'est pas possible de changer des bolivianos ici, ni des traveler cheques, ni de retirer avec une carte Visa... Voilà donc comment on se retrouve sans le sous alors qu'on a plein d'argent en poche. Donc on essaie de rentrer en Bolivie tout à l'heure.

Allez, pour le plaisir, une photo du Sajama (le plus haut volcan et sommet de Bolivie) prise à l'aller hier, vu derrière les vitres sales du bus ^^


Epilogue : nous avons fini par changer des bolivianos dans une artisaneria (si, si) donc on va pouvoir explorer les environs de Putre demain avant de retourner en Bolivie. Ouf !

mardi 21 septembre 2010

Quechua trip

Direction la Bolivie : nous choisissons de passer la frontière plus au Nord, dans un bus local qui part de Calama. Calama est une cité au mileu de rien (à part beaucoup de poussière), et qui ne doit sa population qu'à la proximité de plus grande mine de cuivre au monde.

Nous embarquons à 6h du matin pour la Bolivie dans un bus local : des plaines de sable à perte de vue et des lacs de sel, surplombés par les volcans (dont plusieurs actifs), et enfin la frontière qui s'annonce : un panneau rouillé signale qu'à partir d'une dizaine de mètres de part et d'autre de la route, les terres sont minées (un reliquat de la dernière guerre boliviano-chilienne). Charmant.

Au lieu d'un bus local, il faudrait d'ailleurs dire deux bus : les bus chiliens n'ont apparemment pas le droit de circuler en Bolivie (et inversement), et nous embarquons dans un autre bus, bolivien celui-là, au beau milieu du no men's land qui sépare les deux postes frontière.


Bilan : 10 heures de tôle ondulée pour rallier Calama à Uyuni, à presque 3700 mètres d'altitude.

A Uyuni, c'est l'embarras du choix pour choisir le tour vers le Lipez. Nous prenons finalement un tour de 5 jours auprès d'une petite agence familiale (Quechua Connection, à recommander à tous les travelers voyageant dans le coin): 3 jours du tour "standard" sur le salar d'Uyuni puis dans le Sud-Lipez dans un groupe de 6 personnes, puis les deux derniers jours seuls jusqu'à Tupiza. Nous ne le regretterons pas : le groupe composé de deux portuguais, un allemand et un sud-coréen (tous soit en tour du monde, soit en tour de l'Amérique latine) s'avère très très sympa, et Augustino, notre guide/chauffeur/mécanicien/cuistot/photographe exceptionnel.

Petit récit de ce voyage dans le voyage :

Nous entamons notre tour par la visite du salar d'Uyuni. Nous connaissions le salar par quantité de photos, mais nous n'avons pas échappé à l'emprise de cette mer de sel : un horizon impitoyable qui divise l'espace en deux immensités blanche et bleue. A part cela, rien ou presque.


Quelques îles nagent dans cette mer de sel. Nous en visiterons deux : l'île Incahuasi tout d'abord, avec ses cohortes de cactus et de touristes.


L'île Pia Pia ensuite, loin des sentiers battus (nous ne remercierons jamais assez notre guide pour ça) aves sa grotte de corail : curieuse impression de cette voûte ornée de stalactites à 3600m d'altitude, gardée par un cactus de 5 ou 6 mètres de haut.


Nous finirons la journée par un soleil qui se couche sur des milliers de kilomètres carrés de sel.


Une nuit (dans un hôtel entièrement fait de blocs de sel) plus tard, nous nous enfonçons dans le Sud Lipez : un désert où chaque butte semble être un volcan plus ou moins éteint. Le paysage est minéral, mais d'une exubérance qui rattrape la quasi-absence de végétation : la pierre est ocre, blanche, noire, rouge quand elle contient du fer, bleue de cuivre, jaune de soufre. Les photos peinent à rendre l'immensité de ces paysages froids, sculptés par le vent et ornés de lagunes brunes et bleues frangées de sel, dont les habitants les plus visibles sont les flamands roses.



Nous passons la nuit du deuxième jour au bord des eaux rouges de la Laguna Colorada à 4300m.


Nous partons à 4h du matin vers les geysers du Sol de Mañana (soleil du matin) à 4900m d'altitude. L'endroit porte en l'occurrence bien son nom, puisque nous assistons au lever de soleil au mileu des fumerolles et des marmites de boue qui fument dans l'air glacial (-15 ou -20°C)



Au bout de notre parcours vers le sud, nous retrouvons le Licancabur (cette fois-ci du côté bolivien) qui se reflète dans les eaux toxiques de la Laguna Verde (ce qui n'a pas l'air de trop gêner les quelques mouettes qui y barbottent).




Le groupe se sépare là : trois passent à San Pedro de Atacama, l'un rentre à Uyuni. Nous ne sommes plus que nous deux et Augustino dans la jeep, et nous obliquons vers l'est loin de la foule du circuit classique.



Insensiblement, la végétation revient, les lamas aussi.


Nous dormons à Quetenas Chico au pied du volcan Uturuncu (6008m) dont l'ascension est prévue pour le lendemain.


Belle sucrerie que ce 6000m sans neige où la route (soit-disant la plus haute du monde) monte au-delà de 5000m (nous laisserons la jeep avant la fin). Mais la sucrerie est très loin d'être si facile à conquérir : 600 ou 800 mètres (personne ne semble d'accord) à gravir à un rythme de grand-père pour pouvoir embrasser le paysage jusqu'aux frontières du Chili et de l'Argentine. Elodie découvre les joies du soroche, Benoît les retrouve avec une nostalgie très mitigée. ^^


Nous descendrons par la directissime de la face Nord, ou autrement dit, droit dans la pente de sable et de soufre (nos vêtements sentent encore) jusqu'à la jeep.


Nous passons le dernier jour à rejoindre Tupiza, où nous sommes encore. Le paysage tourne au décor de western, les lamas en plus. Pour le moment, c'est détente et douche chaude, en attendant de repartir vers le Nord (sans doute vers la ville minière de Potosi).



samedi 11 septembre 2010

Atacama

Nous avions posté la dernière fois de Santiago, de notre petit auberge de jeunesse.


A peine sorti de la ville, notre bus remonte la grande plaine côtière aride coincée entre les Andes et la Pacifique. Le paysage défile, devenant de plus en plus désertique. Quasi 24 h de bus plus tard, nous nous réveillons au fond de l'Atacama, dans un paysage lunaire, à San Pedro de Atacama.


San Pedro est une petite ville située à 2400 m d'altitude au fond d'une dépression, au bord du salar (lac de sel) d'Atacama. C'est paumé au fond du Chili, à un jet de pierre de la frontière bolivienne, et à deux jets de pierre de l'Argentine. Autour, c'est un désert de sel et de pierre volcanique, entrecoupé de petites oasis et cerné par les volcans.


Mais il faut avouer que la région est magnifique, à la limite entre l'Atacama et le Sud Lipèz bolivien. Le problème est que pour s'échapper de la ville et profiter de la plupart des sites aux alentours, il faut passer par un tour-opérateur. Compter 40 à 100 euros pour deux pour la journée. Ouch.

Notre tour de la journée nous a amenés jusqu'au bord d'une lagune sur le salar d'Atacama, où une colonie de flamands roses pêchent la crevette (en fait, un crustacé microscopique qui vit dans l'eau saturée de sels).




Ensuite, direction deux lagunes à 4200 m, Miscanti et Meñiquès, à 150 km de San Pedro.




Et on a même pas eu de soroche (mal d'altitude). ^^ Le lendemain, solution plus économique et finalement beaucoup plus gratifiante : le vélo. Nous partons pour la Vallée de la Lune, dans la Cordillère de Sel (Cordillera de la Sal), à 15 km de San Pedro. On apprend au passage que la route est glissante par temps de pluie. Ca nous a pas trop préoccupé, à vrai dire ^^


Le paysage est immense, étrange et minéral.


Le massif est un gros tas d'argile et de sel gemme, et l'érosion a creusé des canyons dans le sel.



Pas le moindre être vivant, ni herbe ni oiseau (ni touriste). Juste le sifflement du vent. Nous sommes seuls au monde, sous un soleil qui ne fait pas d'ombre (le tropique du Capricorne est à 30 km d'ici).




Nous rentrons de cette boucle de 59 km par une route qui n'en finit. Ce n'est pas pour rien que le coin s'appelle "llano de la paciencia" (plaine de la patience).


Bilan de nos trois premiers jours passés ici : les paysages sont d'une beauté intense et âpre, les locaux sont super sympa, mais à part quelques heureuses exceptions, les touristes (dont beaucoup de français) sont globalement de fieffés gros beaufs. Après avoir fait les sauvageons un mois dans notre van en NZ, nous aurions bien aimé discuter avec d'autres globe-trotters (si possible pas dans notre baragouin español. Il est frustrant de ne pas pouvoir s'exprimer aisément, surtout pour Benoit qui essaie de recycler son italien). Bref, l'esprit traveler n'y est pas trop, et le moral n'est pas aussi au grand beau que le ciel andin.

Nous nous enfuyons en Bolivie dès que possible, et nous prendrons un tour vers le Sud Lipèz depuis là-bas.

lundi 6 septembre 2010

Le jour le plus long

Notre fenêtre météo sur le Tongariro était bien de courte durée. Un coucher de soleil, et les nuages se sont refermés jusqu'à Auckland.


Auckland est une espèce de Sydney miniature avec son port de plaisance, sa city et sa diaspora japonaise. C'est aussi la plus grande ville polynésienne, et nous avons pu faire un bon repas de nourriture des îles. Détail amusant enfin, la ville est criblée de volcans herbeux (une cinquantaine de cratères en tout) qui percent au milieu d'une mer de pavillons résidentiels.



Tous ne sont pas éteints, la dernière éruption remonte à 600 ans et a créé une île de plus au centre de la baie. A part ça, rien d'inoubliable. Nous sommes allés nous consoler de n'avoir entraperçu qu'un seul petit manchot en plein nature par un tour à l'aquarium d'Auckland et sa colonie de manchots royaux.


Avec aussi bien sûr un Nemo, devant lequel piaillent tous les marmots



Le temps de rendre le van, et nous voilà à Santiago avant même d'être partis : départ le 5 Septembre à 16h, et arrivée le même jour à 12h. Oui, le trajet NZ-Chili croise la ligne de changement de date, et nous fait vivre deux fois la (fatigante) même journée (d'où le titre du post ^^ ).

Nous ne nous attarderons pas à Santiago. La ville au pied des Andes paraît très sympa, mais la vie est trop chère. Nous partons demain pour San Pedro de Atacama en bus. Après 11h d'avion, 24h de bus ! Yahouuuuuuu...