Voici le blog d'Elodie et Benoît, partis voir ce qu'il se passe de l'autre côté de notre cher globe. Donc direction longitude 180°, pour un périple autour du Pacifique, du Japon à l'Amérique du Sud.



mardi 21 septembre 2010

Quechua trip

Direction la Bolivie : nous choisissons de passer la frontière plus au Nord, dans un bus local qui part de Calama. Calama est une cité au mileu de rien (à part beaucoup de poussière), et qui ne doit sa population qu'à la proximité de plus grande mine de cuivre au monde.

Nous embarquons à 6h du matin pour la Bolivie dans un bus local : des plaines de sable à perte de vue et des lacs de sel, surplombés par les volcans (dont plusieurs actifs), et enfin la frontière qui s'annonce : un panneau rouillé signale qu'à partir d'une dizaine de mètres de part et d'autre de la route, les terres sont minées (un reliquat de la dernière guerre boliviano-chilienne). Charmant.

Au lieu d'un bus local, il faudrait d'ailleurs dire deux bus : les bus chiliens n'ont apparemment pas le droit de circuler en Bolivie (et inversement), et nous embarquons dans un autre bus, bolivien celui-là, au beau milieu du no men's land qui sépare les deux postes frontière.


Bilan : 10 heures de tôle ondulée pour rallier Calama à Uyuni, à presque 3700 mètres d'altitude.

A Uyuni, c'est l'embarras du choix pour choisir le tour vers le Lipez. Nous prenons finalement un tour de 5 jours auprès d'une petite agence familiale (Quechua Connection, à recommander à tous les travelers voyageant dans le coin): 3 jours du tour "standard" sur le salar d'Uyuni puis dans le Sud-Lipez dans un groupe de 6 personnes, puis les deux derniers jours seuls jusqu'à Tupiza. Nous ne le regretterons pas : le groupe composé de deux portuguais, un allemand et un sud-coréen (tous soit en tour du monde, soit en tour de l'Amérique latine) s'avère très très sympa, et Augustino, notre guide/chauffeur/mécanicien/cuistot/photographe exceptionnel.

Petit récit de ce voyage dans le voyage :

Nous entamons notre tour par la visite du salar d'Uyuni. Nous connaissions le salar par quantité de photos, mais nous n'avons pas échappé à l'emprise de cette mer de sel : un horizon impitoyable qui divise l'espace en deux immensités blanche et bleue. A part cela, rien ou presque.


Quelques îles nagent dans cette mer de sel. Nous en visiterons deux : l'île Incahuasi tout d'abord, avec ses cohortes de cactus et de touristes.


L'île Pia Pia ensuite, loin des sentiers battus (nous ne remercierons jamais assez notre guide pour ça) aves sa grotte de corail : curieuse impression de cette voûte ornée de stalactites à 3600m d'altitude, gardée par un cactus de 5 ou 6 mètres de haut.


Nous finirons la journée par un soleil qui se couche sur des milliers de kilomètres carrés de sel.


Une nuit (dans un hôtel entièrement fait de blocs de sel) plus tard, nous nous enfonçons dans le Sud Lipez : un désert où chaque butte semble être un volcan plus ou moins éteint. Le paysage est minéral, mais d'une exubérance qui rattrape la quasi-absence de végétation : la pierre est ocre, blanche, noire, rouge quand elle contient du fer, bleue de cuivre, jaune de soufre. Les photos peinent à rendre l'immensité de ces paysages froids, sculptés par le vent et ornés de lagunes brunes et bleues frangées de sel, dont les habitants les plus visibles sont les flamands roses.



Nous passons la nuit du deuxième jour au bord des eaux rouges de la Laguna Colorada à 4300m.


Nous partons à 4h du matin vers les geysers du Sol de Mañana (soleil du matin) à 4900m d'altitude. L'endroit porte en l'occurrence bien son nom, puisque nous assistons au lever de soleil au mileu des fumerolles et des marmites de boue qui fument dans l'air glacial (-15 ou -20°C)



Au bout de notre parcours vers le sud, nous retrouvons le Licancabur (cette fois-ci du côté bolivien) qui se reflète dans les eaux toxiques de la Laguna Verde (ce qui n'a pas l'air de trop gêner les quelques mouettes qui y barbottent).




Le groupe se sépare là : trois passent à San Pedro de Atacama, l'un rentre à Uyuni. Nous ne sommes plus que nous deux et Augustino dans la jeep, et nous obliquons vers l'est loin de la foule du circuit classique.



Insensiblement, la végétation revient, les lamas aussi.


Nous dormons à Quetenas Chico au pied du volcan Uturuncu (6008m) dont l'ascension est prévue pour le lendemain.


Belle sucrerie que ce 6000m sans neige où la route (soit-disant la plus haute du monde) monte au-delà de 5000m (nous laisserons la jeep avant la fin). Mais la sucrerie est très loin d'être si facile à conquérir : 600 ou 800 mètres (personne ne semble d'accord) à gravir à un rythme de grand-père pour pouvoir embrasser le paysage jusqu'aux frontières du Chili et de l'Argentine. Elodie découvre les joies du soroche, Benoît les retrouve avec une nostalgie très mitigée. ^^


Nous descendrons par la directissime de la face Nord, ou autrement dit, droit dans la pente de sable et de soufre (nos vêtements sentent encore) jusqu'à la jeep.


Nous passons le dernier jour à rejoindre Tupiza, où nous sommes encore. Le paysage tourne au décor de western, les lamas en plus. Pour le moment, c'est détente et douche chaude, en attendant de repartir vers le Nord (sans doute vers la ville minière de Potosi).



2 commentaires:

Geneviève a dit…

Je suis heureuse que tout se passe bien et je vois que l'altitude vous donne des ailes !
Envoyez nous vite les photos et parlez nous aussi de votre guide exceptionnel.
Bonne continuation et prenez soin de vous

Manuel a dit…

Salut Elo & Benoît !

La diversité de paysages que vous croisez est formidable : entre les lacs de sels, les fontaines thermales, la jungle !
J'espère que vous vous amusez bien (mais de toute évidence c'est le cas), bonne route pour la suite !

Manu Q.

PS : j'adore la photo ou vous êtes en apesanteur sur le lac de sel :-)

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