Voici le blog d'Elodie et Benoît, partis voir ce qu'il se passe de l'autre côté de notre cher globe. Donc direction longitude 180°, pour un périple autour du Pacifique, du Japon à l'Amérique du Sud.



dimanche 29 août 2010

Sur l'Île du Nord

Après avoir expérimenté la conduite de van sur ferry, nous voici sur l'île du Nord.
  • Première constatation : l'endroit est beaucoup plus peuplé que le Sud.
  • Deuxième constatation : ici la Nouvelle-Zélande mérite son nom maori de Aotearoa (terre du long nuage blanc) : la météo est pourrie (on s'était habitué au soleil !).
Premier crochet par le volcan Taranaki, magnifique. Il nous laissera prendre une photo avant de se couvrir.


Nous rejoignons ensuite le centre de l'île en passant par la "Forgotten World Highway" (on comprend mieux le nom en voyant la route, en partie non goudronnée)


Au passage : la route traverse la République de Whangamomona, auto-proclamé indépendante en 1989.

On vous fait un petit résumé (d'après l'explication du Lonely Planet) : en gros, les autorités ont décidé de changer le council (canton) de rattachement de la ville au council voisin. Les habitants ont fait sécession, entre autres pour la bonne raison qu'ils auraient dû jouer pour l'équipe de rugby adverse. Depuis, la bourgade élit son président (dont Billy la Chèvre, élue après avoir brouté les scrutins adverses) et Tai le Caniche. Oui, les Néo-Zélandais ont de l'humour.

Quatre heures et 150 km plus tard, nous arrivons au parc du Tongariro qui regroupe trois volcans actifs : le Ruapehu, le Ngauruhoe (le Mt Doom du Seigneur des Anneaux, pour les amateurs) et le Tongariro. Et beaucoup beaucoup de nuages. On vous garde ça pour un autre post, parce qu'on a préféré filer un peu au nord et revenir plus tard, quand le temps sera (espérons-le) plus à l'éclaircie.

Direction donc Taupo tout d'abord, et ses chutes d'eau (Huka Falls).

Mais surtout, toute la région est semée de volcans, plus ou moins actifs, et de sites géothermiques : chaque buisson de la campagne entre Taupo et Rotorua a l'air de dégager un nuage de vapeur. Même chose dans la ville de Rotorua, et cette fois ce sont les bouches d'égout qui fument.


Premier vrai contact aussi avec la culture maori, puisque la ville regroupe une importante communauté.



Tous les geysers sont payants (et pas qu'un peu : une grosse trentaine de dollars à chaque fois, un scandale), mais il est possible de trouver des marmites de boue bloubloutantes et des torrents / lacs chauds un peu partout.


C'est joli hein ? Reniflez quand même une bombe puante ou un œuf pourri en même temps si vous voulez avoir toutes les sensations.



Nos coups de cœur : d'abord un camping à côté de la plus grosse source d'eau chaude du monde (40L/s d'une eau à 98°C) avec bassins aménagés. Bref, pour 9 euros par personne, on a donc pu passer la nuit au milieu des panaches de vapeur, et aller piquer une tête au réveil dans de l'eau thermale à 39°C (oui, ils la refroidissent quand même avant d'y mettre leurs clients).

Ensuite, le site de Orakei Korako, très beau même si très payant (34NZ$). L'endroit regroupe de petits geysers, des terrasses colorées par les algues, des marmites de boue et une grotte sacrée pour les maori (abritant un lac d'eau chaude à l'intérieur. Il paraît que l'eau nettoie particulièrement bien les bijoux)








A suivre, puisqu'on vous a promis le prochain post sur les volcans du Tongariro. ;)

PS : la page Étape par Étape est à jour... jusqu'à l'Australie incluse. Mais on bosse sur la NZ.

lundi 23 août 2010

Malborough Sounds

A force de remonter la côte Ouest, nous voici à la pointe de l'Île, au bord du détroit de Cook. Nous prenons demain le ferry, histoire de passer du nord de l'île du Sud au sud de l'île du Nord. On va voir si le van a le pied marin. :)

Mais avant, petit détour par les Malborough Sounds ; que voulez-vous, on ne lasse pas des fjords.


Rando jusqu'au sommet du Mont Stokes, 1200 m au-dessus de la mer, pour essayer d'y voir un peu plus clair de le dédale des vallées... C'est pas gagné.


PS : vous aurez remarqué (n'est-ce pas ?) que le Coin des Photos est à jour. La page Étape par Étape devrait suivre sous peu.

samedi 21 août 2010

Wild Wide West

Arrivés tout au bout du monde au Fiordland, nous n'avons d'autre choix que de rebrousser chemin, et remonter le long de la frontière Est des Alpes avant de pouvoir passer du côté Ouest par le Haas Pass. Il y a une différence frappante entre ce côté Est des montagnes et ses prairies d'herbes rousses, et les régions sous les vents d'Ouest (comme le Fiordland et toute la côté Ouest) couvertes de forêts pluviales.


De Te Anau, nous repassons donc à Queenstown, bourg-station de ski (rempli de p'tits jeun's avec bonnet de surfboardeux et bronzage en forme de masque de ski) flanqué de son lac, puis Wanaka (globalement idem et également avec un lac). Les eaux calmes du lac Wanaka reflètent des nuages décidément bien gris ; le côté Est n'est pas si sec que ça. Mais les prévisions météorologiques brillent ici par leur franche inexactitude : rien n'est donc perdu.


Pas de chance, la météo a cette fois raison : le lendemain, le temps est à une pluie tenace, qui nous incite à plier bagage et filer vers la côte Ouest. Un col et 150 km de route sinueuse plus tard apparaissent la côte coincée entre les montagnes et la Mer de Tasman, ses forêts pluviales moussues, ses rivières, ses phoques et ses manchots.


Pour les phoques et les manchots, c'est encore assez théorique : encore faut-il approcher les bestioles. Quelques plages reculées promettent des "Fiordland crested penguin". Pour les amateurs d'Evangelion, un "Fiordland crested penguin", c'est exactement un Pen-Pen, mais en beaucoup moins facile à voir : il nous a fallu une demi-heure de planque pour qu'apparaisse une petite forme noire se faufilant avec aisance dans les énormes rouleaux et se dirigeant (enfin) vers la plage... au moment où arrivent d'autres touristes qui font illico fuir notre Pen-Pen. Râah.
Bon, avouons que même sans volatile nageur, la plage est sublime.


La route littorale nous emmène au Nord, de l'autre côté du massif du Mont Cook, dont deux énormes glaciers, les Glaciers Fox et Franz Joseph parviennent à quelques 20km de la mer seulement (15 m de neige/an, vous vous souvenez ? Ça fait un paquet de glace qui dévale).
Le premier est le Glacier Fox, qui descend du Mt Tasman.


Pour avoir une meilleure vue, Benoît grimpe les 1000 m du Mont Fox (mode "droit dans le pentu dans un dédale de racines glissantes, jamais vu un sentier de basse montagne aussi bourrin"). D'en haut apparaissent les sommets enneigés et le glacier d'un côté...


... et la plaine frangée de grandes plages grises et sauvages de l'autre.


Vues de plus près, les plages ne sont d'ailleurs pas mal du tout.


Une plage isolée promet d'ailleurs des phoques cette fois-ci (des otaries à fourrure exactement). Bon, on retente donc le coup. Une heure trente d'un affreux sentier boueux plus tard (ça se mérite) apparaissent dans les embruns nos premiers palmipèdes.



On ne traînera pas, la marée est haute, le soleil décline et le temps change vite.


Trente kilomètres plus loin se trouve le Glacier Franz Joseph. Nous préférons largement le nom Maori : "Ka Roimata o Hine Hukatere" (les larmes de la fille de l'avalanche) Selon la légende, une jeune femme a un jour perdu son amant, disparu dans une des nombreuses crevasses de la montagne. Le glacier est né de ses pleurs, figés par le froid. Il faut croire que la demoiselle est inconsolable, car le glacier avance d'un mètre cinquante par jour (avec des pointes à 5m/jour).


Notre trajet le long de la côte Ouest s'achève par les Pancake Rocks...



... et une colonie d'otaries à même pas 5 minutes du parking ! Yeaaaah !
Les nôtres étaient tous en train de siester au soleil. Ça n'a pas l'air trop tuant, la vie de phoque...

lundi 16 août 2010

Séjour au Fiordland

Erratum du dernier post : on écrit Fiordland, et il ne tombe 3,2 m de précipitations par an, mais 7 m selon le Lonely Planet. La météo nous a d'ailleurs donné l'occasion de l'expérimenter puisque nous essuyons un magnifique temps de chien en progressant vers Te Anau, à l'entrée du parc national du Fiordland.


Direction tout d'abord Milford Sound, au bout de 120 km d'une route sans issue et sans habitation. L'endroit est immense, sauvage, et agréablement hors-saison (la majorité du demi-million de touristes annuels se presse pendant l'été).





Le fjord va même nous faire jusqu'à la grâce d'une éclaircie le lendemain de notre arrivée.


Parmi les habitants des lieux, l'un vaut le détour : le Kea (nom maori, inspiré du cri, pas très harmonieux, de la bestiole). Le Kea est la seule espèce de perroquet d'altitude, n'est présent que dans l'Île du Sud et surtout est d'un naturel incroyablement familier et curieux.


Il suffit de s'arrêter sur le bord de la route pour qu'au moins un Kea déboule. Il fait alors systématiquement le tour du van, inspecte le bas de caisse, et passe ensuite 10 min à nous talonner en testant ce qu'il pourrait y avoir de comestible dans le coin (y compris les joints de porte et le garde-boue du van) avant de grimper sur le rétroviseur ou sur le toit (c'est apparemment un perchoir beaucoup plus fun que les rochers alentours).


L'autre habitant "marquant" est le sandfly. Nous n'avons pas croisé de moustiques pour le moment, mais la niche écologique de la "saleté hématophage" est bien occupée par une espèce de moucheron noir, diurne, et qui mord au lieu de piquer. Le résultat est donc globalement le même qu'en compagnie des moustiques, sauf que les morsures ne démangent pas. C'est toujours ça de pris.

Nous rentrons ensuite doucement vers Te Anau, en profitant mieux sous le soleil de la route parcourue sous la pluie à l'aller.



Les Mirror Lakes méritent alors tellement mieux leur nom... :)


Puisque l'embellie a l'air de durer, Benoît fait une randonnée d'une bonne journée jusqu'au Mont Luxmore (1400 m et quelque). Il est intéressant de noter que le relief rappelle un peu les Alpes Européennes, mais en ajoutant 1000 ou 1500 m : à 1400 m commence la roche nue, et les sommets de 2000 ou 2500 m sont couvert de grands glaciers. En tout cas, la mer de nuages au-dessus du lac de Te Anau est splendide, et Benoît fête ça avec une boîte d'ananas au sirop montée pour l'occasion ^^





Pendant ce temps Élodie se promène sur les bords du lac Manapouri, 1200 m en dessous.



PS : désolé de poster un peu moins souvent, mais Internet (pas cher) devient de plus en plus dur à trouver, puisque la NZ compte très peu de McDo's. On s'explique : tous les McDo's proposent le WiFi gratuit sans obligation (explicite) de consommer. Comme nous ne nous sommes certainement pas astreints à goûter à leur burger pas bon, on peut considérer que le WiFi de McDo est un service public. :)

mercredi 11 août 2010

Elo & Ben's NZ Winter Tour

Encore une fois cap au Sud, nous voici maintenant chez les Kiwis. Nous arrivons à Christchurch pour récupérer notre van de location. Hé oui, encore un. Celui-là n'est pas wicked, n'a pas de slogan fun à l'arrière, mais a une vraie cuisine, permet de se tenir debout à l'arrière, et surtout a un chauffage ! (enfin, encore faut-il être dans un camping avec l'électricité).

Les premiers pas en Nouvelle-Zélande nous convainquent que ce ne sera pas du luxe : Christchurch nous accueille avec un vrai temps de cochon hivernal. 10°C avec de la pluie, on regretterait presque les 15°C avec de la pluie de Melbourne... Par chance, dès le lendemain, la météo tourne progressivement au grand beau. :)

Direction tout d'abord la péninsule de Banks, qui débute à peine sortis de la ville. Elle a été formée par deux énormes éruptions volcaniques il y a moult longtemps, dont il reste de jolis cratères éventrés par de longs fjords, et des champs de moutons (petite parenthèse : la Nouvelle-Zélande compte 44 millions de moutons pour 4 millions d'habitants. On peut donc considérer que le pays tout entier est un gros champ de moutons).


La "scenic road" est effectivement très "scénique", puisqu'on se balade avec un (gros) van sur une (petite) route qui longe les à-pics des crêtes des anciens cratères herbus. Herbus et neigeux... Nous découvrons donc en même temps la NZ, les fjords et la neige (à partir de 500m d'altitude, ça rigole pas).



Nous nous enfonçons ensuite dans les terres, direction les Alpes du Sud et son point culminant, le Mont Cook (3754m). La campagne cède la place à de grandes steppes, qui se font de plus en plus enneigés en se rapprochant des montagnes : les nuages de neige arrivent de l'Ouest et se déversent sur la chaîne qui fait obstacle.


Bref, il neige beaucoup (beaucoup beaucoup) sur les plus hauts sommets : 15 m de précipitations par an sur le Mt Cook (Aoraki en maori) et les environs. En tout cas, la vue des pics enneigés dominant les grands lacs glaciaires (lacs Tekapo et Pukaki) est fabuleuse.



Petite rando à la journée jusqu'au glacier Hooker qui descend du Mt Cook, et sa langue glaciaire qui tombe dans le lac du même nom (troisième photo ci-dessous).






Nous devons être lassés du beau temps puisque nous filons maintenant au Sud-Ouest, vers le Fjordland et ses 3,2m de précipitations par an (en vallée).

En petit bonus, le lever de soleil sur le Mt Cook en live ;)